Le consommateur est-il vraiment paradoxal sur le plan de la transition écologique ?

Entre aspirations et contraintes, déclaratifs et comportements, les Français manifestent des tensions, tiraillements voire contradictions.

De fait, une très large majorité de Français (75%) se disent très préoccupés par les enjeux environnementaux et font le lien avec leurs modes de vie et de consommation. D’ailleurs une proportion significative d’entre eux (40%) est déjà significativement engagée dans des comportements que l’on pourrait qualifier de « durables ».

Pour autant, on le voit aussi, cette conscience de la gravité de la situation environnementale, si elle ne faiblit pas, passe souvent au second plan derrière les préoccupations pour le pouvoir d’achat qui ont été particulièrement ravivées par la récente période inflationniste. En outre, si les consommateurs estiment quasi-unanimement que l’on consomme trop (83%), il ne se trouve qu’un peu plus d’un quart d’entre eux (28%) pour dire que c’est le cas de leur foyer. Et, finalement, la réalité des comportements vient souvent démentir les intentions déclarées.

Cependant, si certains sont tentés de s’en tenir là (ce qui souvent exonère d’agir), c’est pourtant une erreur. Car les comportements des consommateurs sont le résultat des arbitrages entre leurs idéaux et leurs contraintes. Et si, à court terme, les contraintes s’imposent aux idéaux, à long terme, ce sont bien les aspirations qui mènent la danse. Il y a donc tout intérêt à aider les consommateurs et leur permettre de soulager ces tensions. Des questions d’accessibilité, d’offres, d’accompagnement dans une autre forme de consommation. Mais aussi et plus fondamentalement et alors que la contrainte des contraintes est celle de notre modèle de développement : accentuer l’exploration de modèles alternatifs. L’économie circulaire certainement mais également l’évolution vers des modèles d’affaires moins dépendants des volumes (l’économie servicielle) et un changement culturel : contribuer au changement des valeurs et normes sociales et promouvoir de nouveaux imaginaires positifs.